stimming \sti.miŋ\ masculin. (Anglicisme) Comportement d’autostimulation répétée courant chez les personnes neuro-atypiques, destiné à s’apaiser.
« Stimming » est un mot anglais difficile à traduire en moins d’une phrase. J’utiliserai donc le mot anglais qui a la même racine française que stimulation.
En quoi ça consiste ?
Le « stimming » est un comportement d’autostimulation, c’est-à-dire une action répétitive, souvent rythmée, qu’une personne, le plus souvent neuro-atypique, fait pour se calmer.
Cela peut inclure des battements de mains (flapping), des sauts, des balancements, le balancement d’un objet devant soi, voire d’autres répétitions qui n’ont, à priori, aucun but.
A priori, car pour la personne qui le pratique, le stimming est un outil de régulation du déséquilibre sensoriel, une façon de se calmer et de réduire son anxiété.
Où et quand observe-t-on ce comportement ?
L’autostimulation répétitive se déclenche souvent lorsque la personne, enfant ou adulte, se trouve en situation de stress, d’insécurité, de nouveauté, et/ou de sur-stimulation.
Certains ont un seuil de déclenchement très bas, d’où une fréquence élevée (plusieurs fois par jour), chez d’autres le comportement se déclenche occasionnellement.
Est-ce un signe d’autisme ?
C’est un comportement désormais reconnu comme un des signes de particularités sensorielles dans l’autisme, et dans le TDAH, même si tout le monde utilise cet outil dans la population neurotypique.
Lorsque nous secouons une jambe en rythme pendant une réunion, tripotons un objet pendant un examen, nous balançons légèrement sur notre chaise lorsque la station assise a été prolongée… nous utilisons un outil sensoriel pour nous réguler.
La différence chez les personnes neuro-atypiques tient à leur moins grande tolérance sensorielle, entrainant plus rapidement la surcharge. Nos besoins de régulation sont limités à certaines situations, et le plus souvent temporaires, les leur sont plus fréquent et plus intenses.
Donc leur stimming prendra plus de « place » que le nôtre: en intensité, en fréquence, en durée. De plus, le regard de l’autre leur importe bien moins que leur inconfort.
Quelle réaction a-t-on en tant qu’observateur ?
Le stimming plus intense de la personne autiste est voyant, et pour celui qui n’en comprend pas le sens, étrange, dérangeant. Ce qui veut dire que les gens regardent, font de drôles de têtes, sont embarrassés.
Les parents, ou accompagnants, ont donc tendance à demander à leur enfant d’arrêter. Pourtant… la personne autiste tente par le stimming d’empêcher une crise.
Elle utilise tout son corps pour s’auto-réguler. Elle essaye d’empêcher quelque chose de hautement fatiguant et effrayant de lui arriver, et la dernière chose qu’elle souhaite est de créer une scène.
En lui demandant d’arrêter, on les empêche de s’apaiser, de prévenir une crise. Surtout que si celle-ci se déclenche, il y aura encore plus de gens qui regarderont…
De l’importance d’en comprendre la signification
Plus il y aura de gens qui comprendront la signification du stimming, plus cette particularité sera acceptée pour ce qu’elle est. En attendant, continuons à l’expliquer autour de nous, et à ignorer les remarques négatives de ceux qui refusent de comprendre.
Concentrons-nous plutôt sur la personne qui en a le plus besoin, en prenant en compte sa surcharge sensorielle. Parfois cela veut dire quitter la situation qui l’a déclenché, ou le lieu qui entretient l’anxiété.
Elle a récemment créé une formation en ligne à destination des parents souhaitant mieux comprendre les comportements de leur enfant.